L’une des séries de 2018 que je regrettais de ne pas avoir vu.
Peut-être celle que je regrettais le plus de ne pas avoir vu au moment de sa sortie. Surtout depuis fin décembre, en voyant la série si souvent citée dans les tops séries/animes. Pourtant sur le moment, elle n’était pas ma priorité. Même avec toutes les critiques élogieuses vues sur les réseaux sociaux. Même en sachant qui était derrière. Même en ayant vu le trailer. Cherchez pas, même moi je ne me comprends pas.
Peu importe, je l’ai enfin vu et quelle claque !
Ce n’est pas une grande surprise. Je n’en attendais pas moins. On parle tout de même ici d’un anime réalisé par Masaaki Yuasa. Alors, je ne vais pas me la jouer puriste. Loin de là. Je n’ai vu que Mind Game, son premier film mais il m’a laissé un sacré souvenir. Cette merveilleuse hallucination m’avait retourné le cerveau. J’ai été fasciné par son style visuel si particulier, mélange de gros aplats de couleurs, de traits simples, de dessins très réalistes, d’autres totalement cartoonesques, de déformation constante et de vitesse. Tout semble aller très vite dans Mind Game, de partir dans tous les sens avec des effets de mises en scènes fous et c’est le cas mais c’est faussement brouillon, c’est totalement maitrisé, beau et surtout ça sert la narration. Dans Devilman Crybaby, c’est la même chose.
Des explosions de couleurs, de corps, du sang, de la violence, du sexe, des déformations, des transformations et de la vitesse. Âmes sensibles s’abstenir bien sûr mais je crois qu’on ne pouvait pas rêver mieux pour rendre hommage à l’œuvre originale.
Parlons-en rapidement de Devilman. C’est un manga en 5 tomes créé par Gō Nagai (Goldorak) dans les années 70 racontant l’histoire d’un jeune homme pas très courageux, Akira Fudô qui se retrouve à accueillir en lui le démon Amon. Avec son nouveau corps démoniaque mais en ayant conservé son cœur d’être humain et sa conscience, il se bat pour défendre l’humanité de l’invasion des démons en se faisant appeler Devilman.
L’idée de départ est simple mais déjà à l’époque, le traitement ne l’était pas, on était face à une œuvre très violente, gore, sexuelle et à priori assez engagé. N’ayant pas lu le manga, je ne peux pas en parler plus en détail. Je vais donc rester sur Devilman Crybaby.
L’anime reprend en 10 épisodes le scénario d’origine en l’adaptant juste assez pour mieux coller à notre époque et pour ensuite la critiquer notamment sur notre relation aux médias et aux réseaux sociaux. Il critique aussi beaucoup l’être humain en général et sa capacité à faire le mal et les mauvais choix mais on retrouve aussi dans chaque épisode des messages plus positifs, sur l’amour, le droit à la différence, le respect ou le fait de ne pas juger aux apparences. Il y a énormément de choses dans Devilman Crybaby. Dans l’histoire aussi. Plus d’une fois, elle surprend en allant dans des directions imprévisibles (sauf peut-être si l’on connait le manga) et joue beaucoup avec nos sentiments et ceux de son héros. On passe rapidement d’une émotion à l’autre. Certaines scènes sont légères, amusantes, pleines d’espoir ou simplement touchantes quand d’autres sont d’une tristesse absolue, déchirantes, terrifiantes ou capables de nous rendre malades. Il n’y a pas de demi mesure, tout est extrême, sans concession et on se prend tout ça en pleine gueule.
Une claque, je vous dis. Aussi bien visuelle qu’émotionnelle.
Maintenant, il ne me reste plus qu’à découvrir les autres créations de Masaaki Yuasa.
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